Mardi, 27 avril 2021

Après des années au service de la santé de tous les romands, simplement déclassé-e

Entrée en vigueur en février 2020, une ordonnance de la Confédération sur la reconnaissance des diplômes étrangers a pour effet direct de « déclasser » dès le mois d’août 2021 les diplômes d’infirmiers ou soignants originaires du Canada exerçant parfois depuis plus de 20 ans dans les établissements hospitaliers romands. Jean-François Chapuisat, député vert’libéral, a décidé d’empoigner le dossier en demandant ce mardi lors de la séance du Grand conseil au Conseil d’État s’il comptait agir face à une perte de 200 à 300 soignant-e-s pour notre système de santé. « En pleine pandémie et quand on sait que ces soignants sont arrivés en Suisse il y a plus de 20 ans et que certains sont établis en Suisse depuis, cette décision est une aberration. Le Conseil d’Etat se doit d’agir. » dit avec conviction le député et vice-président des vert’libéraux vaudois.

Quand des décisions bureaucratiques mènent à des absurdités pratiques

En pleine crise de la COVID19, une ordonnance fédérale sur la reconnaissance des diplômes étrangers risque de mettre en péril 200 à 300 soignants qualifiés pratiquant leur profession en toute légalité depuis parfois plus de 20 ans dans les hôpitaux romands. La Croix-Rouge Suisse, mandatée par la Confédération, a en effet donné un ultime délai à août 2021 aux soignants étrangers (la plupart prove-
nant de la province du Québec) pour obtenir l’homologation de titres étrangers infirmiers ou mettre à jour leur diplôme pour un total de 6'000.-. Passé ce délai, ces soignants seront simplement « déclassés » (et ne pourront plus exercer dans les hôpitaux romands même si cela sera toujours possible d’exercer dans les hôpitaux mais en tant qu’ASSC). Cette situation pose particulièrement problème
vis-à-vis du principe élémentaire des droits acquis. Pour toutes ces raisons, Jean-François Chapuisat, au nom du groupe vert’libéral, a décidé de porter les inquiétudes de ces praticiens ayant servi de nombreuses années la santé de tous lors du plénum du Grand conseil de ce jour. Il demande en effet que le Conseil d’État intervienne rapidement auprès de la Confédération afin de pouvoir permettre à ces travailleurs qualifiés de pouvoir continuer leur carrière au service de notre système de santé sans devoir débourser une somme importante, ni se battre pour garder un titre acquis de longue date. « C’est une simple question de cohérence, on ne peut pas aller recruter sur les bancs d’école des travailleurs
qualifiés étrangers il y a 20 ans justement pour leur excellente formation puis les expulser de notre marché du travail sans raison valable. » expliquait Jean-François Chapuisat.